Le silure au vers

Publié le par Fishing&Motion

Je tiens à préciser que cet article a été écrit dans l’optique de débuter la pêche du silure depuis la berge. Le matériel requis pour cette pêche se trouve dans nos affaires…
Je n’ai pas écrit ceci en pensant à des silures d’exception, qui eux nécessitent du matériel plus adapté à la taille du poisson, ainsi qu’une barque pour les techniques à appliquer.
Mieux vaut se faire la main sur des « petits » poissons (de 0,80 m à 1m 20 ou 1m30) et ainsi améliorer sa technique et ses montages plutôt que de vouloir attaquer tout de suite du gros et se faire calmer en 2 parties de pêche…
Recherchez donc près de chez vous des postes connus pour la capture régulière de silures de taille moyenne. Pour débuter, mieux vaut la quantité que la qualité, à mon humble avis…
Période de pêche
Le début de la période de pêche du silure se situe lorsque l’eau atteint environ 12°C. Son activité alimentaire maximale, ainsi que sa fraie arrivent dès que l’eau a atteint les 20°C.
En gros, la période allant de Mai à Octobre est la plus propice sous nos latitudes. Cela peut varier d’une année à l’autre en fonction de la météo (j’ai connu des début de saisons en Mars et Avril certaines années).L’idéal se situant de Juillet à Septembre. Lorsque l’eau est trop froide, les silures se regroupent en banc dans les fosses les plus profondes et n’y bougent plus. Dès que l’eau se réchauffe, les moustachus se dispersent en quête de nourriture. Malgré ses petits yeux, le silure« voit » très bien sous l’eau grâce à ses barbillons, sa vessie natatoire (qui lui sert de caisse de résonance, le rendant ainsi très sensible aux sons et aux vibrations, ce qui, vous le verrez, nous sera très utile).>
Quelques informations de base sur le silure
Le silure est un carnassier, mais il est aussi opportuniste : il ne dédaigne pas les écrevisses, les anodontes, les vers, et bien d'autres nourritures...
Ses postes de prédilection sont les piles de ponts, les larges anses profondes, les culs de fosses, chenal de navigation, l’aval des îles, les remous…
Matériel
Celui que j’utilise n’est donné qu’à titre d’exemple, à vous d’adapter en fonction de votre matos et de votre bourse…

Cannes : cannes à carpe télescopique de 3m60, puissance 3 livres ½ , action semi parabolique (j’ai pris des cannes télescopique à cause de leur faible encombrement pour le rangement et le transport). Il faut que votre canne puisse lancer des poids de 200 à 500 grammes sans exploser…
Moulinets : moulinet à carpe débrayable (préférable mais non obligatoire), mais en tout état de cause il lui faut un frein parfait ! (J’utilise des non débrayables… y’a du sport…). Contenance 250 mètres de 35 centièmes minimum.
Fil : 250m minimum de 35 centièmes, ou mieux, 200m minimum de tresse résistance 30 kg.
Vous pouvez bien évidement utiliser de bonnes cannes à brochet, mais évitez de prendre des cannes trop courtes (lancer parfois difficile) ou à action de pointe (vu le poids lancé…).
Techniques : vers au posé
Vous voici paré pour votre sortie au silure.
Les gros vers marchent bien tout au long de l’année, et c’est une pêche qui ne pose pas de problème de stockage d’esches.
Petite astuce :
Utilisez les gros vers de rosée, ceux qui sortent après les orages ou pendant le nuit sur les pelouse, allées de jardin et autre terrain de foot…
Vous pouvez aussi vous munir d’une bêche, et après un orage, plantez la dans le sol sur toute sa longueur (celle de la bêche, pas le manche…) et secouez vigoureusement le manche dans tous les sens… Vous devriez normalement voir sortir les gros vers près de vous (ils prennent les vibrations émises pour une taupe, et donc cherche à la fuir en sortant).

Montage :
Le but est de pêcher à fond, mais en décollant les vers du fond, de manière à ce qu’ils évoluent à une distance comprise entre 50 cm et 1m du fond. En effet, lorsqu’il chasse, le silure se décolle du fond, et peut venir jusqu’en surface…
De plus, en décollant vos vers du fond, vous vous accrochez moins, vos vers sont plus visibles, et il nous est ainsi possible d’exciter le poisson.

Sur votre corps de ligne, mettre un classique anti-emmêleur à carpe (40 cm de longueur pour ceux que j’utilise) équipé d’un petit émerillon qui vous permettra de changer le grammage de votre plomb en fonction de votre lieu de pêche.
Relier le corps de ligne à un émerillon solide (type Berckley 5 ou 6) car durant la lutte, il sera soumis à rude épreuve…
Mettre une petite perle pour protéger le nœud.
Jusque là, rien d’anormal…
Maintenant attaquons le bas de ligne.
Sa taille variera en fonction du courant : plus le courant sera fort, et plus le bas de ligne sera long… en gros, cela varie (dans mes lieux de pêche) de 1m50 à 2m.
Je le conçoit en général avec la même tresse que celle du corps de lignes, ou alors avec une tresse très légèrement inférieur (mais pas trop 30/100 en corps, 25/100 bas de ligne).
Insérez sur le bas de ligne un « stop fil », puis un gros Buldo rouge rond et enfin un nouveau « stop fil ».
Nota : je dis un Buldo rouge, c’est surtout pour l’effet visuel…et rond tout simplement parce qu’il remue plus dans l’eau qu’un Buldo allongé.
Petite astuce :

Insérez dans votre Buldo une dizaine de petites chevrotines de plomb, mais pas d’eau ! Le silure étant attirer par le bruit et les vibrations…Ca aide !

Vous voici donc avec, dans l’ordre :
Votre boucle pour raccorder le bas de ligne à l’émerillon, un « stop fil », un Buldo coulissant, un autre « stop fil ».
Il ne manque plus que l’hameçon. Un bon 5/0 à œillet fera l’affaire.
Nota : la taille des hameçons peut varier suivant le fabricant… un 5/0 de chez « Truc » peut être plus petit (ou plus gros) qu’un 5/0 de chez « Machin ». Mais 3/0 à 5/0 me semble être la taille standard (je rappelle que nous ne recherchons pas un poisson trophée…)
Petite astuce :
Avant de monter votre hameçon, insérez un stop ligne et une perle juste au dessus. Pourquoi ?
Quand vous enfilez vos vers, la perle empêchera les vers de trop remontez sur votre ligne, vous permettant ainsi de régler le « pendant » de vos vers sur l’hameçon.

Voilà, notre montage est fini. Ne reste plus qu’à mettre le plomb sur l’anti-emmêleur. En général, au vers, 80 à 120 grammes suffisent suivant le courant.
Concernant les vers, utilisez de très gros vers, et mettez –en un minimum de 5 ou6. N’ayez pas peur en voyant la bouchée que ça fait, le silure possède une très grande bouche !
Petite astuce :
Il m’arrive parfois d‘accrocher à mon Buldo des brins de grosse laine rouges et blancs d’une vingtaine de centimètres. 15 à 20 brins suffisent.Pourquoi ?
Dans un premier temps cela permet d’accroître l’effet visuel du montage, et surtout, je trempe mes brins de laine dans des attractifs au goût poisson ou crabe, histoire de renforcer l’impact olfactif du montage.

Placez, pour le début, votre Buldo à 40 ou 50cm de votre hameçon. Du Buldo à l’émerillon de raccord au corps de ligne, laissez environs 1m à 1m20. Ceci est une moyenne là ou je pêche. A vous d’adapter en fonction du courant et de votre poste.

Action de pêche :
Soyez toujours très discret à l’arrivée sur votre poste. Le silure étant sensible aux vibrations, piétiner la berge, claquer les portes de voiture sont des actes assez rédhibitoires…
Installez solidement vos piquets ou votre rod ! J’ai vu 3 rods et plusieurs cannes voler à l’eau sur du silure (et accessoirement de la carpe)…Mal stabilisé, des freins mal réglés ou défectueux sur les cannes posées dessus…Ca ne pardonne pas !
Essayer de toujours pêcher de manière à ce que votre canne et le sens de la rivière fassent au maximum un angle de 45°.
Faire un angle de 90° et avoir sa canne pliée en deux à cause du courant, c’est très moyen…

Le lancer doit être souple, mais puissant. Pas de coup brusque ou c’est l’emmélage assurer ! Freiner manuellement le fil (ou la tresse) en fin de course afin que le Buldo tombe après le plomb, et non l’inverse…sinon emmélage assurer ;-)
Il m’arrive parfois d’attacher les vers au Buldo avec du fil soluble les jours de grands vents ou lors de lancer lointain. Ca limite les emmélage et au bout des quelques minutes nécessaires à la dissolution du fil, le montage se met en place tout seul.

En action de pêche, essayez d’incliner vos cannes suivant un angle de 45° à 65°.
LAISSEZ LE FREIN OUVERT AU MAXIMUM ! (OU DEBRAYER)
Des cannes verticales ont une plus grandes prises au vent (ça m’énerve…) et la résistance senti par le silure est plus forte, ce qui risque de le faire recracher.

Lors de la touche, en général franche, laisser filer sur quelques mètres (2 à 3 max) ou attendez quelques secondes (2 ou 3), prenez contact avec le poisson et ferrez !
Le ferrage doit être ferme. Sa puissance dépend surtout de la distance de pêche et de votre fil (nylon ou tresse). Un ferrage style carpe trouve ici très bien sa place. Inutile de ferrer comme un fou…
Vous sentirez alors quelque chose de très lourd, puis quelques coups de tête (dont la puissance dépend de la taille du poisson) et enfin il partira (en général il prend le courant en diagonale descendante la 1ère fois).
Ensuite c’est à vous d’assurer !
Sachez toutefois que plus vous serez brutal avec le silure, plus il le sera dans sa défense ! Bridez le en souplesse, mais fermement.
Il veut aller à droite et vous voulez qu’il aille à gauche ? Inclinez votre canne dans le sens de sa fuite. Assez souvent il repartira dans le sens opposé, qui est dans ce cas à gauche, là ou vous vouliez qu’il aille. Ca ne marche pas à tous les coups, mais on ne risque rien à essayer…

Avant de conclure cet article, il y a quelques points dont j’aimerai vous faire part :
Le silure est votre adversaire, pas votre ennemi…
Respectez-le en tant que tel !
L’usage d’hameçons simples est largement suffisant. Inutile d’escher vos vers sur 2 ou 3 triples de peur de louper la touche… nous sommes des pêcheurs, pas des « viandards » ou des tueurs…
N’utilisez pas de gaffe !! Munissez vous d’un gant de soudeur et attrapez votre poisson par la mâchoire inférieure, comme une poignée de valise !
Vous ne risquez absolument rien !
J’ai pris mon plus gros silure (1m83) par la gueule à main nue… Ca râpe un peu, ça peut pincer, mais c’est mille fois moins dangereux que la gueule d’un brochet de 40 cm…

Lorsque vous mettez votre poisson au sec, la meilleure façon de faire pour ne pas blesser le poisson est la suivante : une main (celle avec le gant) dans la gueule, et l’autre sous la fin de son ventre, à la naissance de la queue.

Evitez de traîner un silure sur du sable, des graviers ou des brindilles… sa peau est fragile. De plus, le débarrasser de son mucus l’expose à de nombreuses attaques bactériennes. L’utilisation d’un matelas à carpe, ou d’une bâche préalablement mouillée est des plus conseillée.

Evitez de le poser à plat sur le ventre… un gros silure pourrait s’étouffer sous son propre poids.
Ne le tenez pas suspendu par les ouïes… prenez vos photos en le soutenant comme une carpe, ou mieux, allez dans l’eau avec lui.
Si jamais vous voulez l’encordez, prévoyez une corde assez grosse pour ne pas lui trancher les ouïes, et laissez-lui au moins 3 mètres de « mou » dans la corde…

Relâchez avec précautions vos captures… elles le méritent bien après nous avoir fait vivre ces moments !
Je trouve réellement honteux de trouver, trop souvent à mon goût malheureusement, des silures morts sur les berges ou laissés encordés avec 50 cm de battement…

Il existe encore des pêcheurs qui les laisse crever sur la berge après en avoir capturer un… ces gens ne méritent ni le titre de pêcheur, ni même le titre d’être humain. Ce ne sont que de petites personnes avec de petits cerveaux obtus dans lesquels on ne peut rien faire entrer d’autre que les préjugés !
La pêche nous procure des sensations que nulle autre activité n’arrive à faire naître en nous. Respectons le poisson, respectons l’écosystème.

On ne garde que le poisson destiné à notre consommation…
Nos détritus, on les emmène avec nous !


Voilà. Wink

Publié dans rubrique technique

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