Histoire de la pêche aux leurres

Publié le par Fishing&Motion

Petite histoire de la pêche aux leurres...

Les poissons-nageurs.

La pêche aux leurres bien qu’aujourd’hui très à la mode, est une technique ancienne. En effet, Izaac Walton, dans son ouvrage Le parfait pêcheur à la ligne, mentionne, en 1653, l’invention d’un poisson artificiel destiné à la pêche de la truite. Il s’agit d’une imitation de vairon confectionné à la main par une femme : « la masse ou corps du vairon fut faite de drap et préparée, comme ceci à l’aiguille : le dos du vairon étant en soie de France d’un vert très sombre et d’une soie verte plus pâle à l’approche du ventre et ombrée aussi parfaitement que vous pouvez l’imaginer et tout comme vous voyez dans un vairon véritable ; le ventre aussi construit à l’aiguille et une partie était de soie blanche et une autre faite de fil d’argent ; la queue et les nageoires venaient d’un tuyau de plume d’oiseau, lequel tuyau avait été taillé très mince ; les yeux étaient formés de deux petit grains noirs et la tête si bien ombrée et le tout si curieusement travaillé, si exactement reproduit que, dans un courant rapide, il pouvait tromper la truite aux regards les plus pénétrants. » Ce passage montre, comment il y a 350 ans, les pêcheurs avaient compris l’intérêt d’un leurre imitant un poisson ainsi que son efficacité.

Un autre leurre rencontre un certain succès au XVIIIème siècle : le poisson d’étain constitué, comme son nom l’indique, d’étain, mais aussi d’un morceau de liège recouvert d’une peau de poisson. Mais se sont les anglo-saxons, véritable adeptes de la pêche sportive de loisir, qui vont développer le concept des poissons artificiels.

Vers 1800 le « Phantome Minnow » fait son apparition dans le panier des pêcheurs britanniques. C’est un poisson avec la tête et les nageoires en mental fixées sur un corps en soie. En France, sous le Second Empire, c’est un leurre au nom évocateur qui remporte un gros succès : « le tue-diable ». Il s’agit très simplement d’un plomb ovoïdal recouvert de soie pour figurer le corps et entouré de fils d’argent ou d’or, et qui est « une chose qui n’a point d’analogue dans la nature, mais qui brille beaucoup » selon Henri de La Blanchère.

En 1874, c’est aux Etats-Unis que sont fabriqués les premiers leurres brevetés en bois. En 1880 du verre sert à la fabrication du corps et en 1883 les premières peintures sont utilisées pour recouvrir certains leurres. En fait, bien qu’il n’est pas laissé dans l’histoire un souvenir aussi impérissable qu’un autre fabricant de poissons-nageurs (Lauri Rapala dont nous allons reparler), c’est bien James Heddon que l’on peut considérer comme le premier manufacturier de ce type de leurres en bois, installé dans le Michigan.

Depuis l’évolution a été très rapide du point de vue technique. En effet, en 1907 sont construits les leurres articulés, en 1917 ceux en Celluloïd et c’est en 1936 que Lauri Rapala lance sur le marché des poissons-nageurs à bavette confectionné en balsa. Ce dernier, qui pêche les grands carnassiers sur les très nombreux lacs finlandais, a observé que les poissons s’attaquaient plus volontiers à des proies à la nage erratique, en fait, à des proies faibles ou blessées. En sculptant dans le balsa ses leurres, Rapala va faire en sorte de reproduire le plus exactement possible ces comportements et c’est pourquoi, encore aujourd’hui, ces poissons-nageurs « traditionnels » restent aussi efficaces et recherchés par les pêcheurs (La firme Rapala dans son rapport annuel de 2002 annonce un chiffre d’affaire de près de 180 millions d’€uros).

Actuellement les différents fabricants rivalisent d’ingéniosité afin de rendre les poissons-nageurs toujours plus preneurs. L’utilisation du plastique permet certaines innovations importantes telle que l’incorporation de billes internes émettant du son. En fait, les densités, les couleurs, les formes, les types de nage, font des poissons-nageurs d’aujourd’hui des objets de haute technicité mais qui gardent un but équivalent à celui de 1653 : tromper la vigilance des carnassiers à partir d’une imitation.

Les cuillers et autres leurres.

Les poissons-nageurs ne sont pourtant pas les seuls leurres à être utilisés pour la traque des carnassiers. On trouve chez tous les bons détaillants d’articles de pêche, une multitudes de leurres souples, de leurres hybrides, mais aussi et surtout des cuillers tournantes ou ondulantes.

Gravure du Nouveau Dictionnaire des Pêches 1885.

(Source : Autrefois la pêche en eau douce).

C’est certainement un écossais (encore un anglo-saxon) qui le premier a inventé la cuiller pour la pêche des grosses truites de mer. Nous ne connaissons pas la date précise de cette invention (probablement au cours de la première moitié du XIXème siècle) mais elle est signalée pour la première fois dans le Nouveau dictionnaire général des pêches de La Blanchère en 1885 : « Figurez vous la partie creuse d’une cuiller à dessert coupée près du manche ; percez un trou en haut pour y passer une corde filée et une grappe d’hameçons pendant sur la cuiller et mettez-y une seconde grappe d’hameçons, pendant cette fois dans le vide. Attachez à 0.20 m au dessus de la cuiller deux bons et solide émerillons. Faite que la cuiller soit brillante comme de l’argent ou de l’or et lancez la dans la cascade ». Cette engin de pêche reste très approximatif, et il s’agit d’avantage d’une cuiller ondulante que tournante ; de plus elle présente un gros inconvénient, il faut lourdement la plombée (30 ou 40 grammes) pour pouvoir la propulser à une distance convenable avec les cannes de cette époque. Enfin les moulinets à tambour tournant, qui ne sont rein d’autre que de véritables « treuils », et une soie d’un diamètre important ne facilitent pas la récupération si importante pour la pêche au lancer. On peut en déduire que les premières cuillers ne sont pas des plus discrètes, mais les auteurs affirment leurs efficacités.

Etrangement, les progrès ne vont pas naître directement du leurre lui-même, mais des moyens pour le propulser. En effet dans les années 1930, l’apparition du moulinet à tambour fixe donne un nouvel élan à ce type de pêche : « Dés lors tout change. La facilité avec laquelle la ligne sort du nouveau moulinet et s’immerge, la délicatesse du frein, permettant un allégement considérable de l’ensemble ligne, leurre, plomb » écrit le colonel François dans son ouvrage intitulé Toute les pêches sportives.

Le Malloch à l’origine du moulinet à tambour fixe, 1895.

(Source : Autrefois la pêche en eau douce).

Ainsi et de manière concomitante la cuiller avec une plombée en tête est mise au point. En plus de la plombée sur la cuiller elle-même, les cuillers modernes ont la particularité d’avoir un axe fixe de rotation grâce au perçage de l’extrémité haute de la palette qui tourne librement sur une tige métallique. Un livre publié en 1927 et rédigé par Preskawiec, L’ABC des pêches sportives en fait la description suivante : « La rotation est facilitée par une perle métallique (jamais en verre) sphérique, maintenue en position par une autre perle plus petite serrée et soudé sur le fil de laiton ».

Enfin un dernier point retient toutes l’attention des pêcheurs autant que des concepteurs de cuiller : la couleur. A l’origine simplement dorées ou argentées puis durant la seconde moitié du XIXème dorées sur la partie convexe et argentées sur la face concave, les cuillers, devant la méfiance grandissante des poissons, vont être colorées et utiliser des matières nouvelles. En 1900, la société Wyers Frères lance la cuillère en nacre, « La Pirate », et en 1930 on en trouve, dans le commerce, avec un pompon rouge sur l’hameçon. Mais sont-elles utilisées pour la pêche des carnassiers ?

Bien que d’abord élaborées dans la perspective de prendre des truites, les cuillers tournantes et ondulantes ont vite fait leurs preuves sur le brochet ou la perche, le sandre ne se laissant que plus rarement prendre à la cuiller. En 1893, un article de la revue Etangs et Rivières explique le mode opératoire de la pêche des carnassiers à la cuiller en bateau, le tout agrémenté d’une très belle peinture d’un brochet capturé par ce type de leurre (ill. ci-dessus) . De même, la publicité de la cuiller en nacre citée précédemment n’oublie pas ce point : « On a constaté que dans des eaux claires où le brochet ne faisait plus attention à la cuiller en métal, il se jetait au contraire avidement , ainsi que la perche, sur la cuiller en nacre ». Enfin, dans L’ABC des pêches sportives, on trouve écrit à propos du pompon : « On a pu, en eau très claire, constater que des perches et des brochets happaient souvent la palette seule si l’hameçon n’était pas empenné, ce qui occasionné de nombreux ratés ». Aujourd’hui, les cuillers tant ondulantes que tournantes arborent des couleurs fluorescentes et des mouvements très attractifs, ce qui fait dire à Jean-Luc Faure, le PDG de la célèbre société Mepps : « … il paraît difficile d’optimiser la qualité de rotation de nos cuillers. Toutes les mesures et analyses effectuées de manières scientifiques ont confirmé la parfaite optimisation des palettes en terme de rotation et de fréquences vibratoires ». Ces propos n’exclut pourtant pas des progrès futurs et J-L Faure rajoute : « En revanche, il est encore possible d’optimiser les différents stimuli de nos leurres en fonction de l’évolution de nos connaissances des mœurs des poissons ». Bref les cuillers ont encore de beaux jours devant elles.

Le souplex, un leurre souple très imitatif.

Un grand nombre d’autres leurres ont été mis au point afin de mystifier les carnassiers à différentes époques et dans différents pays. Nous ne pouvons pas tous les citer, même s’il est à noter l’importance des leurres souples. A l’origine, dans l’esprit des concepteurs, il s’agit de reproduire le plus fidèlement possible des proies existantes. C’est ainsi que dans les années 1930 que les pêcheurs français vont découvrir le « Souplex » et surtout le « Pike couic ». Le premier est disponible en quatre tailles (n°1 à 4) de 12 à 4.5 cm afin de pouvoir pêcher tous les types de poissons. Il est d’un coût élevé puisqu’il faut débourser 7,50 francs pour l’acquérir, mais cela en vaut la peine : il est « fabriqué en matière souple et résistante, sa forme et son coloris lui donnent l’aspect d’un poisson naturel ». Le second, dont l’inventeur est le célèbre Louis Perrot, fabriquant dans le Vème arrondissement de Paris, affirme que son leurre est « le sosie du poisson naturel », que c’est « le seul leurre ayant l’aspect, l’allure et la consistance du poisson vivant ». Sa nage renforce ce sentiment de similitude avec la réalité car grâce à ses matières, il est « souple, ondulant, vibrant, vivant ». Aujourd’hui, les matières utilisées dans la fabrication des leurres souples sont remarquables par leurs souplesses, leurs densités, ou leurs coloris. Assez bizarrement, le plus important n’est plus la ressemblance absolue avec la réalité, c’est pourquoi on en trouve de toutes formes (queue plate, ver…) et surtout de toutes les couleurs notamment des plus inattendues (à l’instar de ce que nous avons déjà décrit pour les cuillers), fluorescentes voir holographiques.

le Pike Couic. A noter qu’il est équipé de 3 hameçons triples.

Pour conclure, nous pouvons dire que l’histoire des leurres est ancienne et diverse. Les progrès techniques des dernières années ont relancé la fabrication de nouveaux leurres très innovants, très efficaces. On peut raisonnablement penser que le chemin ne s’arrête pas là, et que l’imagination des pêcheurs permettra de nouvelles avancées.

Le matériel.

La pêche aux leurres est une technique très exigeante, qui nécessite un matériel approprié du fait essentiel des lancers et des ramenés très fréquents. Il consiste cependant et principalement en trois éléments : une canne, un moulinet et un fil. Le choix de ces outils est avant tout une affaire de goûts personnels, mais il doit aussi tenir compte des considérations propres telles que le lieux de pêche que l’on pratique (grandes ou petites rivières, lacs, sablières…), les leurres que l’on emploie (type, masse), ainsi que d’autres éléments (pêche du bord ou en bateau, poissons recherchés en particulier…).

Le choix de la canne.

On peut distinguer deux grandes catégories de cannes : les cannes de casting, très prisées outre-atlantique et qui pénètrent de plus en plus le marché français, et les cannes à lancer traditionnelles.

Les cannes de casting.

Les cannes dites de casting (de lancer en français !), qui peuvent servir pour pêcher l’ensemble des carnassiers français, sont cependant essentiellement utilisées par les pêcheurs de Black Bass. Ces engins ont pour principale caractéristique une longueur assez courte. Cette particularité répond à une exigence de maniabilité et les rend très agréable. En effet, elles n’excèdent que très rarement 2,15 mètres ce qui les rend très légères (environ 120 grammes). Généralement comprise entre 1,80m et 2,10m, elles sont pratiques à transporter (il faut à ce sujet éviter les cannes monobrin bien plus encombrantes que les multibrins (souvent 2)).

Leurs puissances ne varient guère entre 5 et 30 grammes. On trouve des modèles destinés aux petits leurres, avec une puissance de 5 à 10 grammes, mais très souvent elles se situent entre 10 et 20-30 grammes, donc plus polyvalentes et offrant une large plage d’utilisation des leurres (poissons-nageurs, spinnerbaits, cuillers, jigs et leurres souples moyens à gros).

L’action des cannes casting, est une action de pointe marquée. Par exemple, la marque Daiwa, qui propose ce genre de cannes, qualifie ainsi ses produits : « action franche de pointe » ou encore « action de pointe rapide ». En fait, ces gaules sont assez raides sur toute leur longueur et seul l’extrémité du scion travaille plus ou moins. Elles sont donc précises lors des lancers et nerveuses lors de l’animation des leurres. On peut tout de même parfois leur reprocher une trop grande raideur, plutôt désagréable lors des combats.

Enfin, il faut souligner une particularité qui les distinguent de toutes les autres cannes du marché : leur prise en main. En effet, on emploie avec ces cannes un moulinet à tambour tournant (voir ci-après) placé sur le dessus et non pas dessous comme à l’accoutumé. Donc pour permettre une bonne prise en main, les concepteurs ont posé un ergot sous la poignée, du reste couramment assez courte et en liège. Ces poignées dites de type revolver sont confortables tant au lancer que lors de l’animation ou des combats.

 

Poignée type « revolver »

En conclusion, ces cannes courtes, légères et robustes (elles peuvent aisément supporter les charges des plus beaux spécimens de carnassiers) offrent de nombreux avantages, et à n’en pas douter, leur succès ne fait que commencer.

Les cannes à lancer, souples ou rigides.

Les lancers traditionnels demeurent le standard dans la catégorie des cannes utilisées pour la pêche aux leurres. Historiquement au début du développement de la pêche aux leurres, les pêcheurs ont généralement conservé leur ancien matériel, c’est-à-dire bien souvent des cannes au mort manié, mais les fabricants ont rapidement enrichi leurs catalogues de cannes spécialisées répondant mieux aux contraintes de cette nouvelle technique. De ce fait nous pouvons distinguer deux types de cannes, ayant chacun leurs adeptes et leurs détracteurs : les cannes rigides et les cannes souples.

Les gaules rigides, qui sont très prisées par les pêcheurs au mort manié, sont plus rarement utilisées pour manipuler les leurres. Elles présentent tout de même quelques avantages à signaler. Le scion n’oscille pratiquement pas et la moindre anomalie lors de la nage du leurre est immédiatement ressentie jusque dans la poignée, et un ferrage rapide est souvent le gage de la réussite. De plus, elles permettent des lancers appuyés donc lointains et qui n’en demeurent pas moins très précis. Enfin lors des combats, elles ne craignent pas d’affronter des carnassiers dignes des prises records, leur solidité n’étant plus à prouver. Cependant, ces cannes ont les défauts de leurs qualités : elles sont franchement tactiles à la touche mais beaucoup moins en ce qui concerne le ressenti de la nage du leurre (ce qui est un gros inconvénient), et leur manque de souplesse occasionne, à la longue, un véritable inconfort. Enfin, l’utilisation d’une tresse (voir section suivante) est pratiquement impossible. Bref ce sont des références pour le mort manié, puissantes et fiables mais qui ne correspondent pas parfaitement à la pêche aux leurres.

Avec la monté en puissance de techniques modernes (leurres et tirettes), et la spécialisation d’un grand nombre de pêcheurs, les fabricants ont voulu créer des modèles spécifiques. C’est ainsi que, sur le modèle des cannes anglaises du genre quiver tip, des cannes d’action de pointe (c’est-à-dire que le blank est rigide sur environ les deux premiers tiers de sa longueur et souple sur le dernier tiers) sont apparues. Ce matériel est très avantageux pour de multiples raisons : il est très sensible et réagi à la moindre sollicitation du leurre, sa nage est bien plus facile à interpréter qu’avec une canne raide. Comme précédemment, il y a un coté tactile non négligeable, mais aussi un aspect visuel très pratique, car le pêcheur en gardant un regard sur le scion peut immédiatement en interpréter les mouvements. Généralement, ces « fleurets » sont légers et bien équilibrés, et offrent donc un grand confort de pêche. Même au court des longues sorties la fatigue ne se ressent pas ou plutôt, bien moins vite qu’avec une « trique ». Leur souplesse autorise l’emploie de montures plus fine puisque la canne encaisse mieux les chocs, mais aussi et surtout l’utilisation de tresses qui peuvent être, elles, très fines (10-14/100). Malgré toutes leurs attributions positives, elles présentent quelques inconvénients : difficulté à lancer à très longue distance et pêche plus ardue dans les courant violent (problème de la bonne tenue de la ligne). En fait, les cannes souples sont plus agréables et méritent l’engouement.

 

 

Quelles longueurs et quelles puissances ?

Comme nous l’avons vu, il existe une catégorie de canne à lancer destiné à la pêche des carnassiers, les cannes de casting, qui se caractérise par des courtes longueurs (1,80 à 2,10 mètres). En ce qui concerne les lancers traditionnels, force et de constater que les longueurs usuellement adopter sont bien supérieures, de 2,5 à 3,5 mètres. Le choix de la longueur est encore une affaire de préférences entre d’une part la distance des lancers, favorisée par une gaule longue et d’autre part, la maniabilité et la facilité du transport, plus aisées avec une canne courte. De manière générale, lorsque l’on pratique du bord (en bateau les cannes courte sont à préférer) une longueur intermédiaire (2,70 à 3 mètres) propose un bon compromis : réserve de puissance pour les lancers, bonne tenu de la ligne, praticabilité (encombrement inférieur à 1,5 mètre pour une deux brins)

La puissance est moins une affaire de coût que de pratique. En effet, la canne doit correspondre aux leurres dont on a l’habitude de se servir c’est-à-dire à leurs masses. Un poisson-nageur flottant de 7 grammes et une double cuiller de 25 gramme ce n’est pas la même chose, cela n’impose pas les même contraintes au matériel tant aussi bien dans l’air (lors de la phase des lancers) que dans l’eau (lors de l’animation). Ainsi, on trouve des cannes de puissance variable, légère à forte, de 5 à 60 grammes. Une canne de puissance moyenne, mais tout de même assez large est à privilégier pour sa polyvalence. Il s’agit des cannes d’une puissance comprise entre 10 et 40 grammes. Néanmoins, les puissances affichées sont les puissances idéales théoriques, mais la pratique prouve que les gaules modernes supportent des charges plus faibles ou au contraire plus importantes (dans la mesure du raisonnable, n’allez pas lancer un plomb de 100 grammes avec une lancer léger, cela pourrait se révéler très dangereux) sans que cela est une influence notable.

De façon globale, et pour conclure sur ce chapitre consacré aux cannes à lancer, en plus des considérations explicitées ci dessus (action, longueur, puissance et type de canne), il convient de ne jamais négliger deux points très importants : premièrement la qualité des anneaux qui auront à subir le passage très répété du nylon ou pire pour eux de la tresse. Leur usure peut être rapide, c’est pourquoi les manufacturiers proposent des anneaux excentrés (pour favoriser les lancers) en matériaux spéciaux tel que le zircon ou bien encore la céramique et le silicium (anneaux dits SIC) . Deuxièmement, le porte-moulinet doit grandement compter dans la sélection de la canne. Par prédilection, il sera à vis plutôt qu’à bagues et entièrement intégré à la poignée. Enfin, même si les modèles abordables permettent déjà de bien s’amuser en prenant du poisson (ce n’est pas le matériel qui fait le pêcheur) une canne de qualité, donc souvent chère, est d’abord un objet de plaisir visuel et tactile, et lors de l’achat il ne faut pas négliger : pêcher avec une belle canne est toujours plus agréable surtout lorsque le poisson n’est pas au rendez-vous.

Le choix du moulinet.

Le choix d’un moulinet pour la pêche des carnassiers aux leurres n’est pas une simple affaire. Les grandes marques se disputent les inventions toujours plus innovantes, la gamme des prix est des plus étendue (de quelques dizaines à plusieurs centaines d’€uros), et les qualités très hétérogènes. Comme nous l’avons vu, il est possible d’opter pour un moulinet à tambour tournant ou au contraire pour un à tambour fixe.

Les moulinets à tambour tournant :

Moulinet à tambour tournant Daiwa

Les moulinets à tambour tournant, sont essentiellement utilisé avec les cannes de casting bien qu’ils pourraient parfaitement l’être avec les autres types de canne. Ils présentent deux avantages : leur légèreté et leur vitesse de récupération.

En effet, ils sont généralement plus légers que les moulinets à tambour fixe, environ 230 à 300 grammes, ce qui participe à la maniabilité et au confort de l’ensemble canne/moulinet. Cette légèreté se fait au détriment de la capacité : une centaine de mètre de nylon d’un diamètre de 30/100. D’autre part, leur vitesse de récupération est souvent assez lente (environ 50 cm par tour de manivelle), certains en possèdent deux, ce qui est un bon point pour l’animation des leurres.

Ce sont des bons outils, robustes, équipés de frein précis et puissant et compatibles avec les tresses, mais ils sont chers (250 €uros est un prix courant), donc souvent réservés aux pécheurs les plus aisés.

 

Les moulinets à tambour fixe :

Les moulinets à tambour fixe sont, et de loin, les plus employés par les pêcheurs français, mais quelques critères doivent guider le futur acheteur. En fait, parmi les innovations proposées, toutes sont bonnes bien sûr, mais certaines sont plus indispensables. On trouve, en effet, des moulinets équipés d’une multitude de roulements à bille (jusqu'à 15), d’un anti-retour infini, d’un système anti-vrillage,… Les matériaux qui les composent peuvent être sophistiqués, issus de la recherche aéronautique et spatial : magnésium, titanium, alliage nickel-titane, aluminium, duralium et/ou graphite. Bref beaucoup d’éléments dont la finalité est parfois subtile à comprendre, et l’efficacité peu significative. Néanmoins, le poids, la qualité de la bobine et des éléments de roulement, mais aussi la vitesse de récupération sont à prendre en compte.

Les moulinets à tambour fixe sont plus lourd que ceux à tambour tournant. Bien que la légèreté soit importante, ce qui importe en priorité c’est que l’ensemble canne/moulinet soit équilibré et homogène donc que le moulinet soit adapté à la canne. Lors des longues parties de pêche l’équilibre de l’équipement évitera une fatigue prématurée et donc une trop grande lassitude à effectuer des lancers sans cesse réitérés. Les bons modèles mi-lourds pèsent 350-400 grammes. Au delà, ils seront réservé aux pêches fortes, à ceux qui recherchent exclusivement les gros carnassiers tel que le silure.

Les éléments, que l’on pourrait qualifier de roulement, c’est-à-dire la bobine, le pick-up et son galet, l’axe du moulinet et son entraînement jusqu’à la poigné, sont l’objet de fortes contraintes, c’est pourquoi il faut s’y attarder. En effet, le pêcheur projète et ramène la ligne à de grandes reprises, parfois avec énergie, et c’est le moulinet qui subit le maximum de frictions tant au niveau de la bobine que des éléments internes. Ainsi, il vaut donc mieux privilégier un moulinet équipé d’un galet de pick-up possédant un roulement afin de limiter le vrillage et les frottements directs du fil dessus (le galet tourne au moment du rembobinage) et dans une matière résistante à l’abrasion. La lèvre de la bobine doit posséder les même qualités de dureté. En fait, ces points sont capitaux si le pêcheur emploie une tresse.

La capacité et la vitesse de récupération sont des éléments secondaires mais qui restent importants : 200 mètres de 30/100 sont largement suffisants et il est inutile de choisir des moulinets à la récupération ultra-rapide, cela ne sert à rien et au contraire, c’est même nuisible à l’animation des leurres. Entre 70 et 80 cm par tour de manivelle suffisent amplement.

Pour en finir sur le chapitre des moulinets, peu importe que vous optiez pour un modèle à tambour fixe ou un autre à tambour tournant, choisissez le selon vos moyens (on en trouve des corrects pour 30 ou 40 €uros) mais avant tout, achetez le robuste et endurant. Il n’y a pas pire désagrément de devoir stopper net une partie de pêche à cause d’une défaillance technique de son matériel comme par exemple une anse de bobine qui tombe en lambeaux !

Le fil et les autres composants du matériel du pêcheur aux leurres :

Pour pêcher, il ne suffit pas d’avoir une canne et un moulinet. D’autres choses sont nécessaires et notamment une primordiale : du fil.

Nylon ou tresse ?

Parmi les matériaux conçus pour satisfaire les exigences des pêcheurs sportifs, on peut nommer dans un premier temps les nylons et encore plus proche de nous les tresses.

Les nylons ont d’abord révolutionné la pêche au lancer. C’est en 1937 que la société Du Pont de Nemours dépose le premier brevet de ce produit qui seulement deux ans après trouve une application dans le domaine de la pêche aux Etats-Unis, avec le monofilament. En 1941, l’auteur français Louis Carrère dans son ouvrage intitulé Technique du lancer léger, décrit la percée du nylon en France : « Le lancer va connaître une amélioration remarquable grâce aux application du Nylon […] Un produit […] qui représente un progrès incontestable ». En avril 1947, dans la revue Au bord de l’eau, Massé titré un article « Le nylon, un grand conquérants » dans lequel il s’extasie devant les qualités de cette fibre synthétique, et pour laquelle il conclut : « cette ligne semble avoir été créée pour le pêcheur par un dieu tutélaire. »

Sans aller jusque là, il est vrai que les monofilaments en nylon offrent actuellement de nombreuses performances, même si on peut aussi leur trouver plusieurs défauts. Ils ont pour principales qualités, un aspect lisse, la facilité avec laquelle on les nouent, des diamètres relativement fins et homogènes en comparaison à leur résistance, mais cette solidité résulte de trois critères plus ou moins significatifs selon les références : résistance à la traction, à l’écrasement et à l’abrasion. Ce dernier point est d’ailleurs à ne pas négliger dans le cadre de la technique décrite : le fil contenu dans le moulinet du lanceur subit en effet les frottements contre les anneaux de la cannes mais surtout contre tous les obstacles immergés ou non du lieu de pêche (herbiers, branches, roches…), les accrochages n’étant pas rares non plus. D’autre part, les nylons modernes sont soit très discret pour le poisson avec une niveau de réflexion quasi nul dans l’eau, soit très visible par le pêcheur (couleurs fluorescentes) offrant ainsi un plus grand confort de pêche. Enfin, ils possèdent une propriété qui me semble essentiel pour la pêche aux leurres : l’élasticité. En s’étendant facilement ils amortissent, par exemple, les erreurs de ferrage ou les rushes des poissons. Pour la pêche des carnassiers, il convient de se munir d’un nylon relativement bien résistant (7 kg me semble un minimum). Mais avec une telle solidité, le nylon a quelques défauts. Il n’ai pas franchement souple et fait preuve de mémoire c’est-à-dire qu’il conserve la forme qu’il a emmagasiné dans la bobine et il forme donc des spirales qui sont fortement nuisibles : pertes significatives de distance au lancer, et forte propensions au vrillage et au perruquage (bonjour les nœuds). Le manque de souplesse est aussi un facteur dégradant de la nage de certains leurres qui sont en quelque sorte bridés. Enfin le nylon est un matériau qui vieilli assez vite et mal, il est donc indispensable de le remplacer régulièrement (une fois par an au moins) Cette raideur relative n’enlève tout de même pas aux lignes en nylon leurs incontestables apports à la pêche en générale et aux pêche fine en particulier.

Les tresses ont d’autres attributs qui en font a priori les meilleurs et les préférées de beaucoup, pour la pêche aux leurres. Premièrement, leurs solidités est incroyables ; un nylon de 28/100 de diamètre possède, environ, une résistance comprise entre 7 et 8kg. A résistance égale, une tresse ne mesure que 12 à 16/100 pour les bons modèles, voir moins pour les meilleurs (Berkeley annonce pour sa tresse Whispflash une résistance de 11 kg pour un diamètre de seulement 6/100. Ça laisse quand même perplexe !) Cette solidité permet de pêcher fin ce qui favorise les lancers longs. Deuxièmement, les tresses sont très souples, donc elle n’ont pas de mémoire, ce qui contribue à diminuer les inconvénients liés à ce problème (vrillage) et évoqués plus haut à propos du nylon. Et troisièmement, elles s’usent très peu et on peu donc les conserver longtemps.

Mais chaque médaille a son revers et les tresses aussi peuvent être critiquées. Elles sont en premier lieu coûteuses notamment par rapport aux monofilaments en nylon (il ne faut pas espérer en trouver à moins de 25 euros et leur prix atteint parfois les 50 euros la bobine de 100 m !). Ensuite elles sont très abrasives, c’est pourquoi j’ai évoqué à plusieurs reprises l’impérieuse nécessité de posséder un matériel bien adapté (anneaux de la canne, bobine et galet du pick-up du moulinet en silicium, titanium etc.) Enfin, elles ne font preuve d’aucune élasticité ce qui peut être un avantage autant qu’un inconvénient. En effet, les touches sont beaucoup mieux perçues mais elles ne pardonnent pas ou très peu les erreurs d’animation. Cette caractéristique impose aussi d’utiliser une canne souple comme je l’ai déjà exprimé (la rigidité de la canne additionnée raideur de la tresse sont, de mon point de vue, préjudiciables).

En fait, du nylon ou de la tresse il faut choisir en fonction de ses besoins et des avantages et inconvénients réciproques de ces deux matières. Et c’est dans le domaine du fil de pêche que peuvent certainement encore être réaliser des avancées technologiques significatives : à quand l’invention d’un produit réunissant l’ensemble des qualités du nylon et de la tresse confondus ?

Les autres outils du pêcheur aux leurres :

Comme pour toutes les techniques, nous pourrions multiplier à volonté le nombre d’objets requis pour « bien » pêcher. Néanmoins, je crois au contraire que la surcharge n’est aucunement intéressante en la circonstance de la pêche aux leurres : une boite de leurres, une canne montée, quelques émerillons, une bobine de crinelle ou des avançons déjà prêt (en cas de casse), suffisent. Il faut rajouter à ceci une pince utile pour retirer les hameçons de la gueule des carnassiers et pourquoi pas une épuisette (surtout en barque). Le reste est superflu et souvent inutile, mais rien ne vous empêche d’alourdir votre bardas et donc de vous compliquer l’existence.

Pêcher aux leurres :

Il serrait prétentieux autant qu’illusoire de vouloir, dans ce petit article, explorer exhaustivement l’ensemble de l’action de pêche des carnassiers aux leurres. Il faudrait pour cela aborder successivement le sujet en fonction de chaque poisson (il y en a au moins cinq principaux : brochet, sandre, perche, black-bass et silure), de leurs postes, de leurs habitudes alimentaires ou de la saison par exemple, mais aussi il faudrait traiter de chaque leurres et nous avons vu combien de différents ils en existent. Donc, pour être aussi claire que faire ce peut, je me contenterai de considérer seulement quelques leurres en expliquant d’une manière générale comment s’en servir afin d’être le plus efficace possible. Mais avant cela, revenons sur le montage nécessaire pour la pêche des carnassiers aux leurres.

Le montage.

Comme je l’ai déjà dit, cette technique connaît un véritable engouement dans le landernau des pêcheurs à la ligne. Une des raisons, il me semble, de cet élan populaire est la simplicité et la rapidité de mise en action. Pas de problème de gestion des vifs (comme pour la pêche au vif, comme pour celle au mort manié) ni de un montage complexe mais au contraire un montage rudimentaire suffit. En effet, en poussant la simplicité à l’extrême, il est juste nécessaire de nouer le leurre à son corps de ligne et le tour est joué. Sans allez jusqu’à ce niveau de facilité (qui reste valable dans certain cas :utilisation d’une tresse et recherche exclusive de carnassiers aux dents pas trop acérées (perche)), il existe un montage passe-partout peu coûteux et surtout très fiable et très pratique.

Crinelle 7 brins gainés.

Il consiste à relier un émerillon à perle au corps de ligne. A cette émerillon on fixe un avançon en acier auquel on rajoute un émerillon agrafe ce qui facilite l’accrochage et l’enlèvement de leurres. On ne peut faire plus simple et plus costaud, l’utilisation d’un avançon permettant de prendre tous les poissons y compris les brochets à la dentition très tranchante. Reste le problème du choix de la crinelle pour confectionner l’avançon.

Premièrement, il est possible d’acheter des avançons déjà prêt à l’emploi. Ils sont soit fabriqués avec de la crinelle 7 brins, 19 brins ou 49 brins. Les deux émerillons y sont fixés et, généralement, la qualité ne souffre d’aucunes critiques. On les trouve la plupart du temps en deux longueurs 40 ou 60 cm et en plusieurs résistances (4 à 18 kg). L’inconvénient réside dans leur prix très élevé : de 7,5 à 10 €uros voir plus le lot de 3 avançons. Avec de tels prix la casse revient très cher.

Deuxièmement, le pêcheur peut très simplement réaliser lui-même ses montages aciers (inox en fait) à un coût bien moindre. Il est donc nécessaire de posséder des émerillons et une bobine de crinelle. Vendu en bobine de 2,5, 5 ou 10 mètres, les crinelles sont beaucoup plus économiques. En fait, le prix dépend du nombre de brins : plus il y en a, plus elle est chère. Pour la traque des carnassier aux leurres, même si la souplesse du montage a son importance, elle n’est pas primordiale, et elle l’est d’autant moins que l’on utilise des gros leurres qui tirent beaucoup dans l’eau tels que les poissons-nageurs à grosse bavette ou les cuillers. Je conseille donc de réaliser les bas de ligne avec une bonne crinelle 7 brins, gainés, de préférence : à environ 4 €uros la bobine de 10 mètres soit moins de 1 €uro les 3 avançons, c’est carrément plus économique. Le nouement, je le concède ; bien que plus facile avec une crinelle composée de 49 brins, n’est tout de même pas très compliqué. Lorsque qu’elle est gainée, le thermocollage est une solution rapide (à condition d’avoir sur soi un briquet ou des allumettes), mais le simple fait de torsader très serré la crinelle sur elle-même, suffit à faire tenir les éléments entre-eux. Reste enfin la possibilité d’opérer, sans matériel spécial (sleeves et pinces à sertir) un double nœud toujours très résistant (mais ce n’est pas le plus aisé).

Bref, le montage doit rester dans tous les cas une affaire simple, et qui participe avant tout au plaisir de pêcher.

 

Description de quelques leurres :

Un poisson-nageur avec billes bruiteuses

Dans un soucis d’utilité ainsi que de concision, je ne décrirai ici que quelques leurres dans quelques catégories de leurres, leurs singularités, leurs nages, leurs action de pêche. Il s’agira de la virgule (twist), de spinnerbait, du poisson-nageur flottant plongeant mais pour commencer de la cuiller ondulante. Si toutefois vous désirez enrichir vos connaissances, il existe un ouvrage publié en 2003, très complet, qui détaille double page par double page une énorme quantité de leurres, Les meilleurs leurres pour la pêche, aux éditions Artémis.

Les cuillers : la cuillers ondulante

La cuiller Syclop de Mepp® possède 17

faces de réflexion de la lumière.

L’utilisation des cuillers pour la pêche des carnassiers est très répandue. Mais la plupart des adeptes de ce leurres se contentent de modèles tournants et non pas ondulants. Pourtant, l’ondulante est sacrement efficace sur le sandre et encore plus sur le brochet et même, en début de saison, sur le black-bass en profondeur. Il existe plusieurs sortes de cuillers ondulantes, plus ou moins large, plus ou moins lourdes et aux nombreuses couleurs. En fait, peu importe la cuiller, toutes se comportent de manière sensiblement identique.

Dès qu’elle atterris dans l’eau, elle entame une descente chaloupée à l’instar d’une feuille morte. Dès cet instant, alors même que l’action proprement dite n’est pas commencée, la cuiller est pêchante et les attaques ne sont pas rares. En eau profonde voir très profonde, comme les lacs de barrages, la cuiller plonge inlassablement et cette phase est très importante, c’est pourquoi, il convient que le pêcheur reste très vigilant d’autant que les touches sont quelques fois très fine et que la bannière n’est pas tendue.

Pendant la phase d’animation, les tirées sèches alternent avec les moment de récupération plus continu et les moments de relâchement lors desquels la cuiller replonge. Trois épisodes toujours très lent, et lors desquels le moindre rayon lumineux est aussitôt reflété avec éclat. L’ondulante peut aussi s’actionner lentement à la verticale simplement à la manière de la dandine.

animation cuiller ondulante

(source La Pêche et les poissons)

L’usage de l’ondulante revêt de multiples avantages. Prospection de larges zone ce qui est important lorsque les postes ne sont pas bien marqués. Elle se lance très bien très loin, et s’anime à toutes les profondeurs y compris à de faibles profondeurs et dans le courant même intense, avec un effet planant très intéressant. Enfin comme son utilisation reste confidentielle en France (contrairement à d’autres pays où les pêcheurs s’en servent presque exclusivement) il n’y a pas (encore) de phénomène d’accoutumance. Les poissons sont preneurs d’un leurre qu’il ne connaissent pas. Choisir l’ondulante plutôt ou ainsi que la cuillers tournante, c’est la quasi certitude de réussir quelques belles parties de pêche.

Les leurres souples : la virgule

Trois modèles de virgule.

La catégorie des leurres souples est très variée, par les textures, par les couleurs, par les longueurs, mais surtout par les formes. On peut citer les leurres souples figuratifs tels que les imitations de poissons (la marque Sosy distribuée par Delalande en fait des très ressemblants), les imitations de vers, d’écrevisses, et les leurres moins, voir pas figuratifs comme les shad à queue plate, et la virgule.

Comme son nom l’indique, la virgule est formée d’un « corps » assez rond plus ou moins long et travaillé tantôt trapu, tantôt fin, et d’une queue généralement plate et recourbée sur elle-même. Mais la virgule ne ressemble à rien de vivant, et n’est donc pas une proie naturelle des carnassiers. Pourquoi est-elle donc le leurres souple de référence dont le succès ne se dément pas ? pourquoi peut-on prendre du poisson avec cet appendis ?

En fait, c’est le premier avantage de ce leurre de ne rien imiter, mais simplement de toujours se mouvoir et ça suffit. A l’identique de la cuiller ondulante, le contact de l’eau le met en action, il ondoie dans tous les sens au moindre mouvement, au moindre courant. Le laisser descendre vers le fond est déjà faire acte de pêche et comme les carnassiers intrigués peuvent toujours venir s’y frotter, il est indispensable de ne pas relâcher son attention.

L’animation (certainement aussi une des raisons de son succès) est des plus simples. On peut ramener la virgule à la manière d’une cuiller, c’est-à-dire rapidement, entre les herbiers par exemple, ou à l’inverse, la tirer irrégulièrement comme on le ferait avec un poisson mort, alternant ainsi les profondeurs et la vitesse. De plus, la virgule convient parfaitement à la dandine entre les branches de la végétation rivulaire ou loin du bord si l’on pêche en barque.

Un leurre américain : le spinnerbait

Un spinnerbait jaune et vert fluorescent à double cuiller.

Le spinnerbait est un leurre en provenance des Etats-Unis que les pêcheurs de l’Hexagone sont peu nombreux à utiliser et depuis fort peu de temps (il est seulement commercialisé chez nous depuis 1999). En fait, il est la jonction ou plutôt l’addition de deux leurres : une cuiller tournante et un jig. Cette double composition le rend très attrayant, il possède en effet une partie émettant de fortes vibration (les palettes) et une autre colorée et souple imitant vaguement une proie. Il en existe ainsi de différents coloris mais aussi de plusieurs tailles et masses.

L’animation du spinnerbait

L’animation du spinnerbait (source La Pêche et les poissons)

Ce leurre, qui a fait ses preuves de l’autre côté de l’Atlantique, possède une multitude d’avantages. D’abord, il est multi-pêche, pouvant séduire aussi bien un black-bass qu’une perche. Ensuite il est multi-action et c’est ce qui en fait tout son intérêt. On peut l’animer de plusieurs manière : la première consiste à le ramener rapidement dès qu’il a atteint l’eau après le lancer. Il est alors un leurre de surface très efficace sur les poissons se nourrissant près de la surface comme les perches pendant les saisons chaudes. Il a alors l’atout de se propulser très loin et de ne pas s’accrocher dans les herbiers.

La seconde consiste à laisser descendre le leurre jusqu’au fonds ; période pendant laquelle il est déjà pêcheur puis à opérer de tirée assez sèches mais courte et à le relâcher et le laisser redescendre. Avec ce mode opératoire, il est possible de tromper la vigilance des carnassiers postés sur les fonds profonds ; les brochets sont ainsi très friand de cet ersatz d’appât.

Enfin, le spinnerbait peut s’animer à la verticale (comme les leurres cités avant) et à toutes les profondeurs même les plus importantes lors de pêche en barque en lac.

Les poissons-nageurs : le flottant plongeant ou crankbait.

Perche au leurre

Comme je l’ai souligné dans la première partie de cet article, il existe une quantité astronomique de poissons-nageurs. Les couleurs, les formes, les tailles et les masses sont autant de variables possibles. Mais ce qui singularise le plus un poisson-nageur d’un autre c’est sa nage. Il y en a des coulants et des flottants plongeants ou « suspending », parmi lesquels ont peut nommer les longbills minnow, les Jerks bait et les crankbaits. Ces derniers ont ma préférence bien que je ne dédaigne pas les autres, c’est pourquoi je développe ici leurs actions.

En fait, les crankbaits se caractérisent d’une part par leurs formes et d’autres part par leurres bavettes : ils sont trapus c’est-à-dire assez rond et plutôt court et il sont équipés d’une bavettes relativement importante et horizontale ou presque dans l’axe du corps.

Le Dives-To de Rapala® plonge jusqu'à 5 m.

Quand ils atterrissent dans l’eau, ils flottent. Cet aspect est, il me semble, intéressant. En effet, en laissant le leurre un instant inerte, il attise la curiosité des poissons postés non loin de la surface. Bon nombre de black-bass, au mois d’août, se jettent sur les poissons-nageurs (poppers ou crankbaits ou autres) avant même la moindre animation.

Au moment de la récupération, ils plongent immédiatement à la profondeur variable pour laquelle ils ont été conçu. Ainsi y-en a t-il des faiblement plongeants (entre 1 et 2 mètres) et des plus fortement plongeants (4, 5 mètres et plus). Ceci représente un avantage évident : la prospection dans différentes couches d’eau. En fait, c’est la forme et surtout la dimension de la bavette qui détermine la profondeur de nage. La bavette a aussi pour fonction de percuter en premier les obstacles, donc de diminuer les accrochages (du moins c’est ce que prétendes les fabricants), mais aussi en raclant les fonds de soulever un nuage de poussière qui peut capter l’attention des prédateurs.

Mais l’animation du crankbait nécessite un entraînement préalable et, surtout une bonne compréhension de ses principes de fonctionnement, très utile pour assurer une franche réussite. Premièrement, il n’est pas utile de prospecter les zones de manière systématique. En effet, les crankbaits ont la particularité et l’avantage d’emmètre de très fortes vibrations perceptibles par les prédateurs à plusieurs mètres. Leurs nages très chaloupées et ondulantes, dès les premiers lancers répétés au même endroit, suffisent donc généralement à faire réagir les carnassiers. Dans le cas contraire il est inutile d’insister et plus judicieux de passer à une autre zone.

(source La Pêche et les poissons)

Deuxièmement, l’animation peut différer d’un lancer à l’autre : la récupération continue, assez monotone, mais très efficace puisque le leurre a, rappelons le, sa propre animation ondulatoire. En fait, le poisson-nageur atteint rapidement sa profondeur de nage et y reste tant que le pêcheur mouline. Mais l’important, c’est la vitesse de récupération : le pêcheur doit la doser en fonction du modèle qu’il emploi, pas trop vite pour que la trajectoire reste ordonnée, et pas trop lentement pour que le leurre émette le maximum de signaux. Cette animation très simple est parfaite dans bien des cas, par exemple lorsque les eaux sont troubles et que les carnassiers ont besoin pour mordre de stimuli facilement identifiables.

(source La Pêche et les poissons)

La tirée brusque est la seconde animation possible. Elle est aussi très simple puisqu’elle consiste à accélérer le retour du leurre pendant un court instant lors de l’animation continue. Le pêcheur selon qu’il veut un accélération courte ou longue agit sur la canne ou le moulinet. D’un coup, le leurre devient étrange aux yeux des poissons en quête de nourriture donc actif, comme une proie qui cherche à leurs échapper, ce qui provoque une attaque réflexe.

La troisième animation demande un peu plus de doigté. A l’inverse de la tirée brusque, la récupération est entrecoupée de pauses plus ou moins longues. Le leurre remonte donc s’il est flottant, ou reste stable s’il est« suspending », période durant laquelle il représente une prise facile pour un carnassier pas très actif ou indécis. Lors de ces pauses, le fil se d’étend, et une vigilance accrue, voir un petit tour de moulinet, sont plus que recommandés pour ne pas rater une attaque.

(source La Pêche et les poissons)

Avec les crankbaits le pêcheur ne s’ennui pas, il change rapidement de zones sondées et il varie les animations selon sa volonté et prend souvent du poisson. Pour toutes ces raisons, les crankbaits sont des leurres très intéressants (et que j’apprécie personnellement beaucoup).

Nous avons vu dans le détail seulement quelques leurres. Il en existe une foultitude qui ont chacun leur avantages à un moment ou à un autre. Les leurres sont relativement onéreux, mais il faut, je pense, une boite de 5 ou 6 leurres différents pour commencer et s’amuser.

Conclusion.

J’ai, aussi complètement que cela est possible dans ce format d’article, énuméré mes petites connaissances sur la pêche des carnassiers aux leurres. Comme je l’ai déjà écrit dans le préambule, je n’ai pas la prétention d’apporter quoique ce soit de nouveau sur le sujet, mais simplement d’aider à la compréhension de cette technique. Les avertis et autres spécialistes n’y trouveront certainement pas grand intérêt, néanmoins si j’ai donné l’envie à quelques amateurs de découvrir ce mode de pêche, j’en serais très content.

En plus de ce point, je voudrais, si cela est possible, que chacun prenne conscience de la fragile destinée des milieux piscicoles et donc de la richesse que représente l’eau, non seulement pour les pêcheurs mais aussi pour tous. Chaque jour nos zones de loisir sont férocement agressées. Les responsables sont bien souvent connus et à un certain niveau en faisons-nous certainement parti. Mais, nous pouvons tous agir simplement, avec bon sens, pour la préservation de cette richesse. Bon nombre de pêcheurs ont depuis longtemps intégré l’importance de ce combat, mais d’autres, que je crois encore plus nombreux, ne l’ont pas encore fait. Le forum du site pecheaveyron.com est, je pense, à ce sujet un bon exemple des débats qui traversent le monde de la pêche. Les mentalités et la conscience collective progressent souvent moins vite que celles de ceux qui ont un intérêt important dans l’affaire, je veux dire l’exploitation mercantiliste de la nature trop souvent synonyme de destruction plutôt que de développement harmonieux. C’est pourquoi, il est primordial que cette conscientisation s’accélère notamment parmi les pêcheurs, pour préserver ce qui peut encore l’être et restaurer ce qui ne l’est plus. A bon entendeur, salut ! « Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses. »

Publié dans divers

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M
je pense acquérir un petit moulinet pour ma canne au toc ( Maxxter toc de chez Garbolino ) pour faire mes premiers pas en Mars! mais j'hésite entre un petit tambour fixe ( Symètre 500 FJ , prévu<br /> pour l'ultra léger & pesant 172 gr ) ou un tambour tournant ( le nouveau Loxus par Marc Delacoste chez Europêche pesant 148 gr ) ... vos avis sur la question ?
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B
J'ai monofilament que j'utilise dans l'eau salée chaque année pendant un mois et ensuite le stocker dans un endroit frais et sombre après avoir été lavé à l'eau douce. Combien de fois ai-je besoin<br /> de changer la ligne? Il ressemble toujours à nouveau et n'est pas délavée ou cassants.
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X
<br /> Bonjour,<br /> j'ai reçut la notification d'une réponse, mais je ne trouve pas ou est cette réponse.<br /> CDLT<br /> Xavier<br /> <br /> <br />
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